Intersyndicale SUD - FSU - CGT - SNCL sur l’enseignement professionnel

jeudi 12 novembre 2009


Communiqué de l’intersyndicale de l’Enseignement Professionnel du 6 novembre 2009 : le combat continue !

L’intersyndicale de l’enseignement professionnel (SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SNETAP-FSU, CGT Educ’action, SUD Education, SUD Rural, FAEN-SNCL) a été reçue au sénat, jeudi 5 novembre, dans le cadre d’une audition sur la réforme de la voie professionnelle.

La sénatrice Mme Brigitte Gonthtier-Maurin désirait avoir notre sentiment sur la mise en place de cette réforme qui réorganise profondément l’enseignement professionnel. Elle nous a interrogés sur différents éléments de la réforme, notamment sur l’offre de formation CAP-BAC PRO en 3 ans, sur l’accompagnement personnalisé ou encore sur la certification intermédiaire.

L’intersyndicale a tout d’abord rappelé son opposition à cette réforme mise en place de manière précipitée et sans concertation, qui sous couvert de rénovation de la voie professionnelle, affaiblit considérablement le service public de la formation initiale.

En effet, nous avons toujours dit que les réponses proposées par cette réforme aux problèmes des sorties sans qualification n’étaient pas les bonnes. La généralisation du cursus en 3 ans amenant au Bac Pro ne répond en fait qu’à une logique budgétaire : amputer la formation des lycéens de 25 % afin de récupérer des postes d’enseignants.

Cela a pour conséquence de diminuer l’offre de formation au sein du service public de la formation initiale en cantonnant au mieux une partie des élèves au minimum de formation avec un CAP, ou une certification intermédiaire de niveau V, et en transférant de fait une autre partie des élèves vers l’apprentissage pour des raisons purement économiques.

Ainsi, la disparition des classes ou sections des BEP/BEPA en deux ans, principalement implantées en lycées professionnels, lycées (LP ou LEGT) agricoles, aura de graves conséquences sur les poursuites d’études et la réussite des élèves à obtenir un niveau IV.

Renvoyer la responsabilité de la mise en application des grilles horaires, d’une partie du programme ainsi que de l’accompagnement personnalisée à la seule autonomie des établissements, ne garantit plus des formations homogènes sur l’ensemble du territoire, fait peser de graves menaces sur la qualité des enseignements dispensés et ne permettra pas de lutter efficacement contre les difficultés scolaires et les sorties sans qualification.

De plus, ce désengagement de l’Etat en matière éducative organise la mise en compétition des disciplines et des enseignants entre eux, ce qui nuit au travail d’équipe nécessaire à la réussite des élèves et contribue à la dégradation des conditions de travail des enseignants.

Nos organisations ont condamné fermement la mise en place de la certification intermédiaire qui participe à la dévalorisation de l’ensemble des diplômes de la voie professionnelle. Elles demandent le retour à de réels parcours en 4 ans qui passent par le maintien de la formation et du diplôme du BEP/BEPA en 2 ans.