La maternelle française, un exemple copié ailleurs et remis en cause en France
Développée à partir des années 1970, la préscolarisation des enfants de moins de 3 ans a rapidement progressé : elle concernait 10 % des « 2 ans » en 1960, 18 % en 1970, 36 % en 1980.
Avec de très grandes variations selon les départements : dans certains regroupant beaucoup de population aux revenus faibles, le taux a pu dépassé les 50%.
Les chiffres se sont ensuite stabilisés pendant une décennie avant d’amorcer une décrue à partir de 2002 : par exemple, les inspections académiques se sont mises à ne plus intégrer ces moins de 3 ans dans les effectifs, ce qui pénalisait les écoles qui en accueillaient beaucoup ...
A ce régime, en 2007 seuls 20 % des enfants de 2 ans étaient préscolarisés en maternelle.
Deux rapports (Tabarot et Papon – Martin) ont préparé la décision de la fermeture définitive des classes d’accueil à 2 ans, sur des motifs avant tout idéologiques ... et financiers :
– rien ne remplace la mère (argumentaire vite abandonné car en complet décalage avec les modes de vie actuels),
– la maternelle « ce n’est pas de l’école mais de la garderie »
– plus les moyens d’y mettre des enseignants à bac +5 « pour garder des enfants qui font la sieste l’après-midi ».
La plupart des pays développés s’engagent au contraire dans le développement de ce type de structure : ainsi, 86 % des enfants européens de moins de 4 ans sont scolarisés, dispositif jugé efficace pour améliorer les apprentissages et les résultats scolaires ultérieurs, et donc facteur d’égalité face à l’éducation.
Obama lui prévoit d’investir 10 milliards de dollars dans l’enseignement pré-élémentaire car, d’après plusieurs rapports, c’est là qu’il faut investir pour augmenter le nombre de diplômés du supérieur.
En effet d’ici 2014, les Etats-Unis auront besoin de 30% de jeunes titulaires du bac en plus, de 20% de jeunes de niveau universitaire, de 17% de titulaire d’une licence en plus ... L’enseignement pré-élémentaire y est perçu comme LA réponse à ces besoins car c’est uniquement dans les couches populaires qu’elle dispose encore d’un vivier de futurs étudiants.
Une croyance dans les bienfaits du système éducatif à mille lieux des pensées de nos gouvernants actuels, lesquels ne le voient que comme un foyer de dépense à élaguer à tout prix !
Nos revendications
Le SUNDEP demande le redéploiement de l’école maternelle laïque et gratuite pour tous :
– qui accorde toute sa place à l’enfant, au futur citoyen ;
– qui considère l’enfant dans sa globalité ;
– qui lui donne le temps de s’approprier les savoirs ;
– qui vise la construction et l’épanouissement de sa personne … ;
– qui privilégie le jeu, la manipulation, l’expérience sensible et l’accès à la pensée symbolique".
Nous revendiquons aussi une formation de qualité pour les maîtres qui y interviennent, car la tâche de l’enseignant y est très complexe pour à la fois gérer la relation et établir un climat sécurisant, ainsi que construire des séquences d’apprentissage qui doivent prendre en compte les spécificités de chaque enfant.