Bivalence : les candidats profs n’en veulent pas !

samedi 28 juillet 2007


La bivalence, fait de devoir enseigner deux matières différentes (ou plus) a été l’une des grandes offensives de la période Robien.

Les décrets sur les décharges de service obligeaient à la bivalence les enseignants qui perdaient des heures dans leur matière, et prévoyaient une prime aux seuls détenteurs d’une « mention complémentaire ».

Cette mention pouvait s’obtenir par validation spécifique en cours de carrière, mais surtout lors des concours d’entrée dans la profession, dispositif organisé depuis deux sessions, 2006 et 2007.

Le succès n’est pas au rendez-vous !

Ci-dessous les chiffres d’après une étude du ministère (qui ne donne malheureusement pas ceux du privé sous contrat).

 La bivalence en échec

Vingt en français, six en maths, une en allemand : au total 27 mentions complémentaires ont été délivrées en 2006, nous apprend une Note d’information du ministère qui présente les résultats des concours d’enseignement 2006.

Sur 6.419 inscrits pour cette mention (parmi les presque 60.000 candidats), 443 ont été admis au CAPES et 268 ont tenté finalement la mention complémentaire : seulement 27 ont été retenus (dont 21 en français).

Deux constats :
 environ 10% des candidats se sont inscrits à cette mention, mais la moitié des admissibles l’ont réellement passée,
 logiquement, il est très difficile d’obtenir un niveau d’excellence dans deux disciplines, ce qui explique le faible taux d’admis à cette mention.

 Les résultats aux concours 2006

La Note permet également de connaître les taux de réussite aux différents concours et pour les différentes disciplines. Si seulement 7% des candidats au capet sont retenus, 11% des candidats PLP et 10% de ceux à l’agrégation, c’est 17% pour le capes.

Evidemment ces chiffres reflètent les besoins de recrutement de l’éducation nationale. En 2006, 11 725 postes étaient à pourvoir pour 106 686 candidats. Au CAPES, le taux de réussite varie de 3% en philosophie ou portugais à 32% en lettres classiques, 27% en lettres modernes ou 23% en maths.

La suppression d’un recrutement sur deux aux concours 2008 devrait ramener tous ces taux au plancher.

 Surtout des candidates

Les quelque 11.600 jeunes enseignants qui vont entamer leur carrière dans le secondaire à la rentrée sont majoritairement des enseignantes (58,9%).

Plus nombreuses, les jeunes femmes sont aussi celles qui réussissent le mieux : elles constituent en effet 55% des candidats et 58,9% des reçus.

La féminisation accrue du métier est particulièrement flagrante dans les matières enseignées au collège et dans les lycées généraux puisqu’elles représentent 67,2% des lauréats.

Les femmes demeurent ultra majoritaires dans certaines disciplines, comme la documentation (84,9%), les langues (82%), les lettres (76,8%) ou le paramédical et social (87,9%). Mais elles sont minoritaires dans les matières scientifiques (45%) et technologiques (40,5%).

 Des candidats surdiplômés

Près de la moitié des lauréats (45%) possèdent une maîtrise (bac+4), pour 31,3% une licence, et 10% un diplôme équivalent à bac+5. Plus on est diplômé au moment du concours, plus on a de chances de le décrocher, alors que les Capes, Capet, Capeps et CAPLP ne réclament qu’un niveau licence, témoignant d’une augmentation des qualifications des jeunes enseignants.

L’étude sur « Les concours de recrutement des personnels enseignants du second degré, session 2006 »