Formation initiale
Le ministère a présenté la nouvelle réforme de recrutement des enseignant·es : mise en place de concours dès la licence (bac+3), création d’une licence « professeur des écoles » (LPE), reconnaissance du master, organisation d’une période transitoire, et mise en œuvre d’un pilotage national. Les textes ont été publiés le 19 avril, et les universités préparent pour la rentrée 2025 des modules de préparation au concours (environ 60 heures), financés par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Les précédentes réformes de la formation initiale sont de véritables échecs et l’allongement de la durée d’études nécessaire pour passer le concours a asséché le vivier des candidat·es. Aujourd’hui, l’année de master 2 est intenable pour les étudiant·es qui doivent passer le concours, faire des stages et valider leur M2.
Face à cette situation critique, SUD éducation a porté avec force le retour à un concours à bac+3, suivi de deux années de formation diplômante sous statut de fonctionnaire stagiaire pour les maitres du public évidemment. Cela ne concerne pas les maitres sous contrat avec l’état. Cela permet de maintenir le niveau de qualification des enseignant·es à bac+5 tout en offrant aux candidat·es la perspective d’un recrutement précoce, suivi d’une solide formation rémunérée.
La réforme prévoit que les concours externes soient déplacés à bac+3 à partir de la session 2026 sauf pour les concours de l’agrégation, certains concours CAPLP nécessitant des conditions de diplôme particulières. Les lauréat·es suivront une formation de 2 années rémunérées (1400 € nets par mois en M1 et 1800 € nets par mois en M2) avec une entrée progressive dans le métier.
Le nouveau concours externes à bac+3
Dès la session 2026, les candidat·es pourront se présenter aux concours au cours de l’année de L3.
Pour les professeur·es des écoles
Le concours se déroule en deux étapes : l’admissibilité et l’admission.
Le concours externe comporte :
– deux épreuves d’admissibilité écrites (une épreuve de français et mathématiques et une épreuve sur 3 domaines à choisir parmi les 4 domaines : histoire-géographie-EMC, langue vivante, sciences et technologie, arts), et
– une épreuve d’admission orale (un exposé portant sur les mathématiques ou sur le français et une épreuve pour éprouver la motivation, le sens du service public, le potentiel de transmission des candidat·es, et leurs connaissances en EPS).
À partir de la session 2026, le concours externe bac + 3 est composé de deux épreuves écrites et de deux épreuves orales. Pour le concours externe spécial bac + 3, des épreuves en langue régionale viennent s’ajouter.
Les épreuves des concours externes bac + 5, du troisième concours et des seconds concours internes restent inchangées. Elles incluent trois épreuves écrites d’admissibilité, deux épreuves orales d’admission, ainsi qu’une épreuve orale facultative. Le concours externe spécial bac + 5 et le second concours interne spécial comportent également deux épreuves en langue régionale.
➜ À partir de la session 2028, les candidat·es qui auront validé l’ensemble de leur licence professorat des écoles (LPE) seront dispensés des épreuves d’admissibilité et pourront se présenter directement aux épreuves orales d’admission.
SUD éducation dénonce cette disposition qui vient créer un régime d’exception pour les professeur·es des écoles et qui rompt l’égalité entre les candidat·es.
Pour les métiers du second degré (certifié·es, PEPS, PLP sans conditions de diplôme particulières et CPE)
Pour les concours d’enseignant·es, le concours externe comprend :
– deux épreuves d’admissibilité, elles sont exclusivement disciplinaires, et
– deux épreuves d’admission (un exposé disciplinaire suivi d’un échange avec le jury et un entretien de motivation).
La formation avant le concours
Pour les futur·es professeur·es des écoles : les universités pourront ouvrir des licences professorat des écoles (LPE) à partir de la rentrée 2026. Cette licence devra préparer les étudiant·es au métier de professeur·e des écoles et au CRPE positionné en fin de licence. La licence prévoit la découverte progressive du métier de professeur·e des écoles, grâce à 10 semaines minimum de stages d’observation et de pratique accompagnée (Sopa) dans les écoles.
Pour préparer le CRPE et les concours d’enseignement du second degré (sauf agrégation), les étudiant·es pourront suivre des modules de préparation aux concours dans les licences disciplinaires à partir de septembre 2025.
➜ La réforme doit se mettre en place à moyens constants dans les universités : ouvrir des licences PPE pourrait par exemple conduire à fermer d’autres filières. SUD éducation revendique des moyens conséquents pour les universités pour mettre en œuvre la réforme dans de bonnes conditions.
La formation après le concours
Les lauréat·es du concours externe bénéficieront d’une formation de deux ans au sein des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPE) pour les concours de l’enseignement public et ISFEC pour les concours de l’enseignement privé sous contrat. Néanmoins selon le parcours antérieur du ou de la lauréat·e, les modalités de formation peuvent varier.
Pendant les deux années de transition (2025-2026 et 2026-2027), des concours seront ouverts aux niveaux bac + 3 et bac + 5.
Les étudiant·es inscrit·es en M1 ou en M2 du master Meef à la rentrée 2025 pourront passer les deux concours. Les étudiant·es en M1, lauréat·es du concours d’avril 2026 seront nommé·es stagiaires à mi-temps dans l’enseignement privé.
Les étudiant·es en M2, lauréat·es du concours d’avril 2026 seront nommé·es stagiaires à mi-temps pour l’enseignement privé.
Revendications du SUNDEP Solidaires :
– aucune situation particulière d’étudiant·es ne doit être oubliée ;
– l’entrée dans le métier doit être progressive, aucun·e lauréat·e de ne devrait être affecté·e à temps plein dans une classe à plein temps ;
– le calendrier est très serré et constitue une forte dégradation des conditions de travail des personnels dans les INSPE et les universités.