Urgence pour notre planète : rapport du GIEC alarmant

mardi 10 août 2021


Nouveau rapport du GIEC : à quelques semaines de la COP26, l’urgence absolue de ruptures politiques, écologiques et sociales.

Alors que les records de chaleur, les catastrophes climatiques, les incendies, se multiplient aux quatre coins du globe, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie le premier volet de son sixième rapport, sept ans après le dernier. Le bilan est dramatique et sans équivoque. La planète devrait atteindre 1,5°C de réchauffement à l’horizon 2030, 10 années plus tôt que prévu (déjà 1,1°C en moyenne sur les 10 dernières années par rapport à 1850). A moins de réductions immédiates, rapides et à grande échelle de nos émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (accord de Paris) sera impossible.

Un consensus scientifique est également établi pour la première fois : 100 % du réchauffement climatique est dû aux activités humaines, réchauffement rapide qui se généralise et s’intensifie. Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac : « A quelques mois de la COP26, ce rapport interpelle avant tout les gouvernements des pays riches, dont l’inaction climatique devient, plus que jamais, criminelle ».

C’est le cas de la France : en février dernier, le tribunal administratif de Paris a conclu que l’État a commis une « faute » en ne respectant pas ses engagements de réduction des gaz à effet de serre. Puis en juin, le Haut Conseil pour le Climat estimait que « les efforts actuels sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs de 2030 ». Et pourtant, la loi climat adoptée en mai dernier est une loi au rabais, qui a exclu toutes les propositions ambitieuses de la Convention citoyenne pour le climat (CCC). Le gouvernement français, comme ceux des autres pays riches, refuse d’agir suffisamment pour tenir ses engagements (-40 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, sachant que l’Union européenne vient d’adopter une trajectoire de -55 %, elle-même insuffisante pour rester sous la barre des + 1,5°C).

A l’annonce du rapport, le secrétaire général de l’ONU appelle les pays à « mettre un terme aux nouvelles explorations et production d’énergies fossiles et déplacer les subventions aux énergies fossiles vers les renouvelables ». Pour Attac, la crise écologique nécessite des ruptures en matière de politiques publiques : arrêt de toute subvention aux énergies fossiles, conditionnalité écologique de toute aide publique, planification et reprise en main du secteur bancaire pour guider l’investissement dans la transition écologique, taxation des sites industriels les plus polluants, reprise des propositions de la CCC, augmentation forte des financements à destination des pays pauvres qui sont les premiers impactés par le réchauffement climatique...

Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac, « urgences écologiques et sociales nécessitent des mesures radicales : c’est le sens des25 propositions récemment formulées par des dizaines d’organisations syndicales et associatives, pour répondre en même temps aux crises sociale et écologique ».

lundi 9 août 2021, par Attac France