LA BREVE D’OCTOBRE

dimanche 4 octobre 2020


Quatre cents millions, c’est la somme prévue pour la revalorisation des personnels de l’Education nationale dans le projet de loi présenté le 28 septembre dernier par le gouvernement. Les enseignant.es en début de carrière seraient particulièrement visé.es sachant que si leurs salaires étaient restés au niveau de ceux des années 90, un.e professeur.e en début de carrière gagnerait 1094,30 € bruts de plus par mois. Tout reste donc à faire à l’occasion de ce Grenelle des enseignant.es qui doit s’achever fin janvier 2021. Une chose est certaine cependant, face aux milliards promis à d’autres, le compte est loin d’y être !

Enseigner en temps de pandémie….
Avec l’automne et personne ne s’en étonne, le retour du virus cartonne. Si le gouvernement en fait des tonnes avec les clusters dus aux regroupements familiaux et autres évènements privés, personne au MEN au microphone pour alerter de la situation dans les écoles, collèges, lycées et universités en France.
EN effet, au lundi 28 septembre, 35,9 % des 1001 clusters en cours d’investigation sont localisés en milieu scolaire ou universitaire, loin devant les entreprises (18,4 %) et même les établissements de santé (18,4 %), et très loin devant les « événements publics et privés » et le « milieu familial élargi » pour lesquels le gouvernement en appelle à notre « responsabilité individuelle » (9,4 % cumulés).
Depuis le déconfinement jusqu’au début de ce mois d’octobre, ce ne sont pas moins de 550 clusters qui sont survenus en milieu scolaire dont 515 depuis la rentrée de septembre !
Mais qui s’en étonne ? Personne et certainement pas les enseignant.es que les différents rectorats d’académie peinent à fournir en masques. Pire encore, dans certaines régions comme en Bretagne, l’ARS estime que les masques en tissu distribués aux professeur.es les ciblent, début septembre comme « cas contacts » dans leurs enquêtes de traçage ! Le gouvernement a t-il donné des masques au rabais aux enseignants ?
Contrairement à ce qu’il avait été affirmé précédemment, les élèves sont contaminés et contaminants, il est urgent de prendre des mesures pour protéger tous les personnels et les élèves dans les écoles et sur le terrain tout.Es déplorent l’insuffisance des investissements réalisés par les pouvoir publics depuis le début de la crise sanitaire, notamment et également pour faciliter la distanciation physique »

BAC 2021 : une nouvelle version qui ne satisfait pas…
C’est une fois de plus par voie de presse que le MEN a communiqué s’agissant du calendrier des épreuves du nouveau BAC, épreuves que les élèves de terminale vont découvrir dès le mois de mars prochain.
Si, par la mise en place de cette nouvelle formule du BAC, l’objectif de J.M. Blanquer, était de ne plus cantonner les élèves des lycées généraux à des filières, scientifiques, économiques et littéraires tout en leur offrant la « liberté » d’associer plusieurs champs disciplinaires, les lectures des choix de spécialités en doublettes par les élèves passant leur BAC cette année de quoi interroger cette stratégie.
En effet, selon les chiffres du ministère, les mathématiques, malgré un « fort taux d’abandon », sont l’enseignement de spécialité le plus choisi (41%) suivi de la Physique Chimie (34%) talonnée par les SES (33%) : on prend les mêmes et on recommence, donc ?
Pour ceux et celles qui ont opté pour cette liberté, ils/elles découvrent cette année à leur dépend que cette dernière a un coût : celui d’un choix de doublette offrant peu de débouchés en enseignement supérieur, voire même celui d’un choix de doublette qui les mettent dès ce début d’année scolaire en situation d’échec dans des disciplines pour lesquelles l’abandon d’une matière au profit d’une autre ne leur permet pas de travailler sereinement.
De plus, les professeur.es de ces enseignements de spécialité s’interrogent sur la charge de programme très ambitieux qui doivent avoir été étudiés pour la mise en place d’épreuves en mars prochain ? A cela s’ajoute les difficultés d’organisations inhérentes aux nombreuses combinaisons de doublettes, en moyenne de 20 à 30 par établissement mais pouvant se compter au nombre de 50 dans certains lycées : comment organiser les épreuves sur deux jours ?
Beaucoup d’OS du public mais aussi du privé sous contrat ont demandé au MEN une réunion d’urgence afin de pouvoir échanger autour de ce calendrier, rendu public par voie de presse : après le BAC version 2021, le dialogue social après pandémie semble, lui aussi, inchangé !

Quand on veut museler les ensignant.es…
Durant le confinement, une enseignant.e dans un établissement sous contrat avec l’Etat, habitant Monbrison (Loire) affiche en grand « Soutien à l’hôpital public, état assassin, ni oubli ni pardon ».
A la rentrée, dans le contexte difficile que l’on connait, cette enseignante est convoquée par sa directrice qui lui apprend qu’elle a été contactée par la DDEC, le rectorat de Lyon et le maire de sa ville ainsi que le sous-préfet suite à ce déploiement de banderoles à ses fenêtres. Depuis cette professeure a reçu une mise en garde de la part du rectorat.
Le SUNDEP Solidaires, alerté de l’attitude scandaleuse du rectorat qui cherche ici à museler ses agent.es a réagi et décide conjointement avec l’enseignante d’engager les procédures envers le rectorat qui se permet ici de dépasser ses fonctions en voulant intimider et faire taire les enseignant.es !
A lire : http://www.sundep.org/spip.php?article1907

Christine Renon : un an déjà et rien n’a changé…
Un bien triste anniversaire que celui du suicide de notre collègue directrice d’une école à Pantin qui laissait derrière elle une lettre exprimant son isolement et son épuisement.
Ce geste a dévoilé au grand jour une réalité trop souvent niée : celle de la dégradation des conditions de travail du corps enseignant. Durant l’année scolaire 2018-2018, 58 agent.es de l’Education nationale se sont donné.es la mort pour les mêmes raisons que celles évoquées par Christine Renon dans la lettre posthume.
Ce n’est pas l’année qui vient de s’écouler qui risque d’inverser la vapeur : la gestion hasardeuse de la crise sanitaire en milieu scolaire risque d’accentuer le désarroi des professeur.es de l’Education nationale, ministère dirigé de manière managériale comme tant d’autres avant lui.
Près d’un an également après le procès de France Télécom, espérons que les enseignant.es ne soient pas les futures cibles à abattre !

A lire….
Pour bien débuter cette année 2020, le Guide de l’enseignant.e 2020 publié par le SUNDEP Solidaires vous livre toutes les informations utiles, de nombreux conseils concernant vos droits, les réformes en cours et votre carrière. Les revendications du SUNDEP Solidaires sont au coeur de l’actualité.
Ce guide est là pour répondre aux questions qui se posent le plus couramment et vous donner quelques informations et conseils sur vos droits, ainsi que des pistes de réflexion à partir du projet que nous portons pour l’école et la société.
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