QUAND ON VEUT MUSELER LES ENSEIGNANT.ES....

lundi 28 septembre 2020


QUAND ON VEUT MUSELER LES ENSEIGNANT.ES : la chronologie des faits....

Durant le confinement, Maïté Favergeat, habitant Monbrison (Loire) et déjà investie comme citoyenne avec les gilets jaunes, expose sa solidarité avec les agents des services publics et sa colère envers le gouvernement et sa gestion de ses services.Retour ligne automatique
A sa fenêtre, elle affiche en grand « Soutien à l’hôpital public, état assassin, ni oubli ni pardon »

Quelques temps plus tard, en avril, apprenant qu’à Toulouse une femme est en garde à vue pour avoir affiché sur sa maison « Macronavirus, à quand la fin ? », Maïté, comme de nombreux citoyens solidaires, fait de même à son domicile.

Macronavirus n’étant que le titre d’un Charlie Hebdo, par cette banderole, elle pose la question « Peut-on encore être Charlie ? »

20 janvier 2020 n°1436

C’est à ce moment-là que commencent les premières intimidations…

Dans les jours qui suivent, la gendarmerie lui demande de retirer les banderoles au nom du respect du président. Exprimant une position et ne proférant aucune insulte, elle refuse et rappelle par ailleurs que l’offense au chef d’Etat n’existe plus depuis 2003. Elle apprend ainsi par ces mêmes gendarmes que le procureur ouvre une enquête à son encontre.

Loin d’être intimidée, elle contacte, avec des amis, TL7 (Télévision de la Loire) qui lui consacre un reportage :

https://www.tl7.fr/actualites-loire/actualite/societe_35/montbrison-des-banderoles-anti-gouvernement-qui-derangent_1370.html

Et pour marquer sa détermination, avec des amis, Maïté suspend deux nouvelles banderoles Retour ligne automatique
« La liberté d’expression s’arrête là où commence la vérité »
« Plus de places à la fac pour pas finir à la bac, plus de place au capes pour pas finir CRS. »

Si la menace de s’immiscer dans sa vie privée et professionnelle pouvait n’apparaitre que des mots, la réalité se révèle tout autre.

Maïté apprend que son propriétaire a été contacté par les autorités auxquelles il a adressé une réponse de non-recevoir.

En juillet Maïté, enseignante en lettres modernes dans l’enseignement privé sous contrat, se voit contacter par sa cheffe d’établissement qui souhaite la rencontrer pendant la période des congés annuels. Elle ne peut se rendre à cette entrevue, elle est partie en vacances avec ses enfants.

En septembre, au moment de la rentrée scolaire dans un contexte très difficile avec les protocoles sanitaires à mettre en place, elle est convoquée par sa directrice qui lui apprend qu’elle a été contactée par la DDEC (Direction Départementale de l’Enseignement Catholique), le rectorat de l’Académie de Lyon, le maire de Montbrison (maire de droite) et le sous-préfet suite aux diverses banderoles qu’elle a affichées chez elle.

Sa cheffe d’établissement lui apprend que l’une de ces institutions lui a demandé « Est-ce que Madame Favergeat fait de la propagande en cours ? ». Elle lui précise également qu’elle va recevoir une lettre du Rectorat de l’Académie de Lyon.

Le Syndicat SUNDEP Solidaires Sud enseignement privé, alerté de l’attitude scandaleuse du Rectorat qui cherche à museler ses agents d’Etat, réagit par un communiqué de soutien. Il décide conjointement avec Maïté d’engager les procédures envers le Rectorat qui se permet de dépasser ses fonctions en voulant intimider les enseignants et les contraindre à se taire quand ils expriment leur solidarité citoyenne.

On ne peut laisser, sans réagir, le rectorat bafouer un des droits fondamentaux de la déclaration des droits de l’Homme : communiquer ses pensées et ses opinions dans le cadre de la Loi.