LE BAC Version 2020...des premières pistes émergent....

dimanche 3 décembre 2017


Jean-Michel, notre hyperactif ministre de l’Education Nationale se l’est promis, il veut réussir là où ses prédécesseur-es ont échoué : une réforme en profondeur du BAC doit avoir lieu.
Depuis mi-novembre, ont été initiées des consultations auprès des acteurs et actrices en lien direct avec cet examen historique, souvent critiqué mais auquel, in fine, les français-es restent très attaché-es.
Nous faisons ici un premier bilan à mi-parcours de ces consultations des propositions qui semblent être retenues voire attendues.

Quatre épreuves terminales, le reste en contrôle continu ?
En accord avec ce qui était annoncé dans le programme d’Emmanuel Macron, la réforme voulue, applicable en 2021, a pour but d’aboutir à « quatre épreuves finales ».
Le reste des notes serait obtenu en cours de scolarité. Les modalités de mise en place de ces contrôles continus ne sont pas encore tout à fait circonscrites. Il pourrait s’agir de partiels passés en cours d’année à l’échelle de chaque lycée mais dont les sujets seraient tirés dans une banque de données nationales dont personne n’a encore imaginé le mode de constitution. Il pourrait aussi tout simplement s’agir de notes obtenues, par chaque élève, dans son établissement à l’occasion d’épreuves passées dans chaque lycée.
On peut ainsi redouter la mise en place de « diplômes maison » qui n’auraient pas la même valeur selon l’établissement que l’élève fréquente ! On s’éloigne toujours un peu plus de l’équité souhaitée par le gouvernement ?!

Quelles seraient ces quatre épreuves finales ?
Il pourrait s’agir de trois épreuves écrites dont deux d’entre elles détermineront la « coloration » du BAC, scientifique, littéraire ou économique accompagnées d’une présentation orale sur un projet interdisciplinaire.
Le BAC se découperait alors en deux épreuves « universelles » passées en juin et deux épreuves de spécialité passées plus tôt dans l’année, peut-être en février. Ce serait les résultats de ces deux dernières épreuves qui seraient communiquées à la plate-forme ParcourSup, le dispositif d’inscription post-bac qui prendra la place d’APB dès janvier prochain.
L’année seraient ainsi coupée non plus en trimestres mais en semestres.
Il est imaginé que l’épreuve de français serait toujours passée en classe de première. La philosophie resterait toujours présente dans cette nouvelle mouture du BAC. Elle constituerait une des épreuves universelles, avec les mêmes sujets pour tous les candidats. Un concept qu’il semble assez difficile d’imaginer, à l’heure actuelle ?

Comment, à la lecture d’un tel découpage, imaginer travailler sereinement une fois les partiels de février passés ? Une question qui reste entière et qu’il faudra trancher, certainement ?

Une réforme « en profondeur » à tout prix ?
Jean-Michel Blanquer souhaite en finir avec le bachotage et redonner du sens à cet examen de fin de lycée qui donne accès aux études supérieures dont il souhaite changer les modalités d’accès.
C’est pourquoi il a confié cette « mission consultative » à Pierre Mathiot, universitaire et ancien directeur de Sciences-Po Lille. Ce dernier prévoit de « voir comment les choses se font ailleurs, à l’étranger ». Son objectif est « de parvenir à des propositions qui ouvriront la voie à de vraies réformes ». M. Mathiot n’a pas « accepté cette responsabilité pour faire des ajustements à la marge ici ou là, pour ne faire qu’ajuster quelques coefficients », prévient-il.

Ce que nous en pensons, pour le moment, au SUNDEP-Solidaires :
Un chiffre est dans le viseur du gouvernement : 56. C’est, en millions d’euros, l’estimation du coût annuel de l’organisation de l’examen du BAC. Certain-es avancent même le chiffre de 1,5 milliards s’agissant d’un coût global.

Difficile de voir dans cette réforme autre chose qu’une volonté, pour le gouvernement de faire des économies même si selon Pierre Mathiot « il n’est pas question que cette réforme prévue se traduise par une baisse de horaires de chaque discipline ».

Difficile d’y croire à la lecture de cette refonte des grilles disciplinaires et la disparition annoncée des séries L, ES et S puisqu’il est pour l’instant principalement évoquée les BAC généraux ?

Restons vigilant-es.