B.O du 25 juillet : publication du référentiel de compétences des enseignants

samedi 10 août 2013


Le projet de référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation avait été repoussé le 16 mai au CSE (Conseil Supérieur de l’Education), puis de nouveau présenté sous une forme amendée au CSE du 6 juin.

Solidaires et Sud Education (avec F.O), avaient émis un avis négatif le 6 juin, la CGT s’était abstenu, mais les autres organisations dont FSU, UNSA, CFDT, SNALC, UNEF avaient elles voté favorablement.

Le référentiel a donc été publié au B.O le 25 juillet.

Nous ne pouvons que le dénoncer, en effet il reste dans la logique d’une école du socle, multiplie les « compétences » exigibles des personnels sans aucune référence aux obligations de l’État pour y parvenir et laisse encore une trop grande marge de manœuvre lors de l’évaluation des personnels.

L’importance du référentiel tient à la fois à la conception des métiers de l’enseignement qu’il implique et à son utilisation pour la titularisation et l’évaluation pédagogique des collègues.

Le caractère progressif tout au long de la carrière de l’acquisition de l’ensemble des compétences attendues n’est pas comme prévu dans l’arrêté suffisamment précisé en annexe en ce qui concerne la titularisation des stagiaires. Cela ouvre la voie à des inégalités de traitement selon l’académie et les disciplines pour déterminer quelles compétences seront au final sélectionnées pour évaluer les collègues.

D’autre part beaucoup de compétences ne nous paraissent pas exigibles sans un engagement formel des moyens de mise en œuvre par l’État dans ce référentiel. Ainsi « se former seul et entre pair », mais sur avec quels moyens horaires, dans quel cadre institutionnel sans temps de travail en équipe ? Pour les enseignants du primaire « savoir tirer parti de sa polyvalence » nous parait malheureusement contradictoire avec la nouvelle version du CRPE qui justement met à mal cette polyvalence et l’évaluation des contenus académiques dont la transmission est pourtant soulignée dans le référentiel. De même la différenciation des enseignements », ou la « préparation à la pédagogie du supérieur » au lycée sans obligation de moyens pour l’institution est aussi une incantation ou une façon de se défausser sur les seuls personnels enseignants pour les mettre en œuvre. Il en est de même pour les missions de scolarisation des élèves handicapés au regard du travail au quotidien qui est assuré avec des personnels précaires tel que les AVS auquel il manque de la formation, un statut et un salaire à la hauteur de leur mission.

En conclusion, même si ce texte contient des progrès par rapport au précédent référentiel de compétences, ces limites expliquent notre vote contre le texte final.