L’IFRAP appelle à la suppression des heures de première chaire et de labo (et peut être aussi des CPE ?)

mardi 29 mars 2011


« De nombreuses heures sont encore payées aux enseignants sans qu’ils soient occupés à enseigner devant leurs élèves ou à préparer leurs cours. »

Voilà qui donne le ton.
L’IFRAP [1], institut qui semble très sérieux mais qui n’est qu’un lobby pour casser du fonctionnaire (« La réforme d’avenir consisterait à embaucher les fonctionnaires non régaliens sous contrat de droit privé »), se lance ces jours-ci dans le dézingage de ces profs qui ne fichent rien.
Encore un think tank qui prétend conseiller un gouvernement... pour lui trop laxiste ...?

Extrait de leur site :

En 2005, le ministère de l’Éducation nationale et la Cour précisaient que parmi eux on trouvait 21.000 enseignants non payés par l’Éducation nationale (9.000 enseignants « en disponibilité », c’est-à-dire ayant décidé de quitter temporairement l’enseignement pour écrire un livre, élever des enfants, voyager... et 12.000 « détachés », travaillant pour les collectivités territoriales, la Culture ou l’Enseignement à l’étranger). 26.500 étaient, selon la Cour, hors secondaire ou hors ministère. Ils exerçaient en IUFM, faisaient de la formation pour adultes ou enseignaient en prison.Enfin, 18.000 exerçaient des activités pédagogiques mais hors présence dans une classe et 32.000 étaient « sans classe ni activité pédagogique ».
Cinq ans plus tard, que sont-ils devenus ? Dans les chiffres qu’il communique chaque année, le Ministère ne donne pas le nombre total d’enseignants devant les élèves.
Dans un rapport de mai 2010 la Cour des comptes montre que de nombreuses heures sont encore payées aux enseignants sans qu’ils soient occupés à enseigner devant leurs élèves ou à préparer leurs cours. Ainsi, à la rentrée 2009, ces « décharges de service » représentaient « 369.633 heures hebdomadaires, soit l’équivalent d’environ 20.535 emplois ». Sans compter que les rectorats ne contrôlent que peu ou pas les décharges horaires accordées aux enseignants. A Aix-Marseille, d’après la Cour, les « états de service » ne sont pas contrôlés depuis une dizaine d’années et ne sont utilisés que dans les cas de litiges relatifs au paiement d’heures supplémentaires.

Problème : ces décharges, qui datent pour certaines de 1950, sont parfois devenues totalement obsolètes, comme cette heure dite de « première chaire » (réduction de service d’une heure par semaine pour les enseignants en classe de 1re), ou encore la réduction de service accordée aux professeurs d’histoire et géographie au titre de l’entretien des « cabinets de matériel historique et géographique ».

Conclusion

Selon nos informations, ce sont aujourd’hui environ 20.000 enseignants qui ne sont pas devant les élèves. Ils exercent comme intervenants dans des RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté), comme CPE (Conseiller principal d’éducation), chargés de mission ou encore comme remplaçants. A cela s’ajoutent des professeurs « reconnus inaptes à l’exercice leur fonction » dont le nombre n’est pas connu mais estimé à quelques milliers. »

Cela est clair, les enseignants des RASED ne sont pas devant élèves et ne fichent rien, les CPE non plus... quant aux enseignants qui préparent les élèves aux examens, supprimons leur une petite reconnaissance financière ! n’entendez vous pas le gouvernement clamer que les enseignants ont été augmentés ????

source Mammouth déchaîné


[1L’IFRAP, Institut Français pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques Publiques, est un lobby néolibéral fondé en 1985 par Bernard Zimmern sur le modèle des Think-Tanks néo-conservateurs anglo-saxons.. Elle édite un mensuel : Société Civile.
Ce think tank tente de remettre en cause la notion de service public pour favoriser les entreprises privées.
L’IFRAP a obtenu en 2009 le statut envié de fondation reconnue d’utilité publique ce qui permet une défiscalisation des dons.