Désengagement de l’état, non respect de la laïcité : jusqu’où, jusqu’à quand ? !

samedi 5 mars 2011


Certes les profs n’en sont pas à acheter eux-mêmes les fournitures scolaires de leurs élèves et les collectivités locales n’en sont pas à organiser des distributions gratuites de nourriture aux écoliers, mais, sous couvert d’autonomie des établissements, l’Etat entend bien poursuivre son désengagement, et ce, de la maternelle à l’enseignement supérieur...

 Maternelle

"15% . C’est le taux de scolarisation des enfants de moins de 3 ans à la rentrée 2009 contre 35 % à la rentrée 2000, selon le Haut Conseil de la famille, un organisme sous la présidence du Premier ministre.

« En moins de dix ans, le nombre d’enfants préscolarisés avant l’âge de 3 ans a diminué de 130 000, soit une baisse de 51,4 %», précise le rapport qui attribue cette chute « à la contrainte pesant sur les effectifs d’enseignants ».
Des écarts importants subsistent entre les académies : celle de Lille scolarise encore 32 % des 2 ans contre seulement 4 % à Créteil, l’académie qui a connu la plus forte baisse (- 85 % entre 2000 et 2009), et 1,5 % à Paris."

 Enseignement supérieur

Les profs du public bientôt formés par le privé ? Il fallait y penser, et la droite y a pensé en s’attaquant au monopole de la collation des grades ! ...

En témoigne une récente convention signée entre l’Université d’Artois et l’institut catholique de Lille qui permet à ce dernier de délivrer des masters préparant aux concours de recrutement dans la fonction publique !

La Présidence de l’Université d’Artois a en effet choisi d’empêcher au niveau académique une formation publique des futurs enseignants en préférant s’allier à l’Institut catholique de Lille.

Comme le souligne le SNESUP, "cela soulève un problème de laïcité dans notre pays, c’est-à-dire de l’application de la séparation entre l’Etat et les religions. Car l’adoption d’une convention de l’Université d’Artois avec l’Institut Catholique de Lille pour la formation des enseignants (qui pourront donc passer, grâce à leurs diplômes universitaires, des concours de la fonction publique d’Etat) est une « faveur » pour un établissement privé qui dépend de l’Eglise catholique. Rappelons que, comme nous en informe le site Internet de cet institut, son Conseil Supérieur comprend l’archevêque de Lille, l’archevêque de Cambrai et l’évêque d’Arras.

Alors qu’on ne se prive pas de rappeler aux musulmans à juste titre d’ailleurs, la laïcité obligatoire dans l’Education Nationale (par exemple en matière de « signes ostensibles »), on entérine des accords Kouchner-Vatican qui reconnaissent la valeur des diplômes ayant reçu l’approbation du Vatican et on prolonge maintenant cet accord jusque dans la délivrance de diplômes conduisant au professorat de l’Education Nationale. Nous ne pouvons pas ainsi cautionner cet usage scandaleusement détourné du principe de laïcité.« sources SNESUP »sauvons l’Université,
« sauvons l’école »