Un accueil inégal
La progression du nombre d’enfants accueillis dans ces dispositifs cache de réelles disparités en fonction du handicap.
Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), de mars 2007, montre que les jeunes affectés par des déficiences physiques sont les plus en mesure de suivre un cursus ordinaire jusqu’au lycée.
A l’opposé, le poids des élèves affectés par des déficiences intellectuelles ou mentales diminue avec l’avancée de la scolarité. Ces enfants sont souvent dirigés très tôt, à partir de 12 ans, et dès que l’école n’est plus obligatoire, vers des établissements du secteur médico-social.
Les enfants autistes souffrent ainsi d’un déficit d’accueil. L’association Autisme-France parle même de discrimination. Elle déplore les blocages dus à certains enseignants, mais aussi les difficultés de l’accompagnement par les auxiliaires de vie scolaire (AVS) qui voient leur temps d’intervention se réduire« , alors que les personnels en contrats aidés »les remplacent de plus en plus".
Des enseignants du primaire motivés mais sans formation
Selon une enquête de l’Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis (Unapei), 86 % des enseignants non spécialisés se disent prêts à accueillir des enfants en situation de handicap mental dans leurs classes, et 94 % d’entre eux souhaitent s’impliquer dans leur intégration.
L’étude montre aussi que les enseignants se sentent démunis pour le faire. Ils sont 94 % à estimer ne pas être préparés pour l’accueil d’un enfant différent.
Ainsi, 87 % des enseignants généralistes déclarent n’avoir jamais suivi de formation spécifique au handicap mental. Plus inquiétant, 27 % des enseignants travaillant dans des classes d’intégration scolaire (CLIS), normalement dédiées aux enfants handicapés, disent ne pas avoir été formés à ce public.
Des personnels d’accompagnement (AVS) précarisés et sous-qualifiés
Les auxiliaires de vie scolaire (AVS), chargés d’aider l’enfant handicapé pendant sa journée de classe, sont recrutés à bac + 2 sur des contrats :
– pour moitié d’assistants d’éducation dépendant de l’Education nationale (contrats qui ne peuvent dépasser 6 ans),
– pour l’autre moitié d’emplois aidés (CAE ou contrat d’avenir), de deux ans maximum.
Ils sont rémunérés au SMIC pour environ 25 heures hebdomadaires, ce qui aboutit à les faire vivre en-dessous du seuil de pauvreté (mi-temps imposé rémunéré 530 euros par mois).
Et plusieurs milliers de contrats arrivent à terme en 2009 ...
Quelque 22.000 AVS accompagnent pour cette rentrée plus de 35.000 élèves lourdement handicapés, ce qui est largement insuffisant selon les associations de parents.
Organisés depuis un an au sein de l’Unaïsse, ils protestent contre leur statut précaire, qui conduit à un « turnover » important, « néfaste » pour les enfants.
« Pour remplir notre rôle, apaiser l’enfant quand il est inquiet, reformuler les consignes, nous devons établir une relation de confiance sur la durée », explique Cécile Lambert, auxiliaire auprès de 4 enfants dans trois écoles de Mazamet (Tarn).
« Mon CAE (contrat d’accompagnement vers l’emploi, ndlr) s’arrête le 22 mars 2009, en pleine semaine. Je serai remplacée par un débutant que les enfants ne connaissent pas, et moi qui ai acquis de l’expérience, je suis obligée de partir », dit-elle.
Ces AVS réclament un statut pérenne et une meilleure formation.
Les 60 heures de formation obligatoires, dispensées le plus souvent après l’arrivée dans l’emploi, sont insuffisantes.
L’Unaïsse revendique la création d’un « métier de l’accompagnement scolaire et social » des enfants handicapés, à l’école et dans les loisirs.
D’après articles du Monde et de l’AFP
Site de l’UNAÏSSE (association nationale des Auxiliaires de Vie Scolaire)
Site gouvernemental sur le handicap
Site d’information sur le handicap mental destiné aux enseignants et aux élèves