Vote des profs (dont intentions de ceux du privé) : Bayrou (27%) talonne Royal (31%) au 1er tour

jeudi 1er mars 2007


François Bayrou (27%) talonne Ségolène Royal (31%), et devance nettement Nicolas Sarkozy (19%), dans les intentions de vote des enseignants, public - privé confondus au premier tour de la présidentielle, selon un sondage Ifop pour Le Monde de l’Education et LCP-AN rendu public mardi 27 février 2007.

Au second tour, la candidate socialiste l’emporterait chez les « profs » face à Nicolas Sarkozy (UMP), par 62% contre 38%.

Mais, selon que l’on examine les intentions de vote des profs du public ou du privé, la répartition peut-être très différente !

  Sommaire  

 Privé - public

Pour les profs du public : le vote Royal est un peu majoré (33%)... mais celui pour Bayrou aussi (28 !).
Le vote Sarko est un peu plus faible (17%), alors que la « gauche de la gauche » se trouve à un niveau plus favorable.

Il n’empêche que le rapport gauche-droite, avec une gauche encore majoritaire à 52%, est bien loin des positions de jadis, très favorables à la gauche.

On le retrouve cependant si on examine les intentions de vote au 2nd tour, à 66% en faveur de S. Royal.

Pour ceux du privé, le rapport est radicalement différent : Sarko arrive en tête (29%) devant Bayrou (28%), Royal y est nettement distancée (24%).

Le rapport gauche - droite est très majoritairement favorable à la droite (67%), confirmant un phénomène ancien mais qui est ici amplifié.

Ceci est renforcé par la faiblesse du vote « gauche de la gauche »... et le vote significatif pour Le Pen (6%) et De Villiers (3%).

Cependant, S. Royal y recueillerait 42% au 2nd tour, contre 58% pour N. Sarkosy, rapport de force plus conforme à ce qui s’y constatait par le passé.

Gérard SchivardiArlette LaguillerOlivier BesancenotMarie-George BuffetJosé BovéSégolène RoyalDominique VoynetTOTAL GAUCHECorinne LepageFrançois BayrouNicolas SarkozyNicolas Dupont-AignanPhilippe de VilliersJean-Marie Le PenTOTAL DROITE
Ensemble 0,5 1 4 4 3 31 5 48,5% 1,5 27 19 0,5 0,5 3 51,5%
Profs du public 1 1 5 4 3 33 5 52% 1 28 17 0 0 2 48%
Profs du privé 0 1 1 2 2 24 3 33% 2 26 29 1 3 6 67%

 Les thèmes

 55% des enseignants estiment qu’il faut « assouplir » la carte scolaire, comme le propose Mme Royal, contre 37% pour qui « il faut la maintenir en l’état » (19% seulement des profs du privé) et 8% qui jugent - comme M. Sarkozy - qu’il faut la « supprimer » ;

 Les « profs » sont favorables à 79% « à la mise en place après les heures de cours d’un soutien scolaire assuré par les enseignants qui seraient rémunérés pour cela ». Une idée prônée par Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy et François Bayrou ;

 83% rejettent au contraire « la présence des enseignants dans les établissements à raison de 35 heures par semaine », comme l’avait suggéré Mme Royal (plus faiblement cependant dans le privé où 24% y sont favorables...) ;

 73% sont « opposés aux pouvoirs renforcés pour les chefs d’établissement, en matière de recrutement et de notation des enseignants notamment » ;

 51% sont « favorables à une autonomie accrue pour les établissements scolaires » ;

 74% ne veulent pas de « la mise en place de la bivalence » (enseignement de deux matières par un même professeur) ;

 75% refusent « l’instauration d’une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans ».

S. Royal paie sans nul doute l’effet de la vidéo sur « les 35 h pour les profs », mais souffre aussi d’un bilan médiocre de son passage au ministère (8,4%), F. Bayrou bénéficiant d’une appréciation plus favorable (10,4%).

Les sondages sur le 2nd tour l’attestent, un certain nombre d’électeurs de gauche rèvent sans doute d’une « unité nationale » en faveur de l’école, après ces 5 ans d’attaques ininterrompues par les gouvernements de droite.

Certes, F. Bayrou n’a pas été le pire des ministres : il a surtout, pendant un long mandat, laissé en jachère le système éducatif. Mais le choisir simplement pour retrouver la tranquilité nous paraît être un leurre.

Les problèmes de l’école, ou plutôt de l’inégalité d’accès à l’éducation, appellent des réponses d’ampleur, forcément en lien avec d’autres réformes sociales d’importance, que F Bayrou, humaniste mais libéral, ne peut pas apporter.

Sondage réalisé par l’Ifop du 6 au 9 février 2007