La culture contre l’ignorance, l’université plutôt que l’explosion sociale !

samedi 11 novembre 2017


Que fait le gouvernement ?
Choisir la « sélection » contre la « promotion sociale » ?
Pour notre République française, c’est un concept bien peu reluisant !

Plutôt que de penser à tirer la France vers le haut, à investir dans l’université, à donner le savoir à sa jeunesse, à penser l’avenir, le gouvernement Macron, pense à « trier les bacheliers à l’entrée de l’université » ...c’est intolérable !
L’université reste la principale orientation des bacheliers. Elle attire plus de la moitié des jeunes inscrits dans le supérieur. Cette réforme va à l’encontre de la loi garantissant à chaque étudiant de pouvoir intégrer la filière universitaire de son choix. L’article L.612-3 du Code de l’éducation garantissant le droit pour tout bachelier d’intégrer la filière universitaire de son choix va-t-il être vidé de sa substance par le gouvernement Macron ?

« Je n’ai jamais eu peur du mot sélection, mais ce n’est pas ce que nous proposons aux étudiants et lycéens français », a martelé le 6 novembre le premier ministre, Édouard Philippe, lors de la présentation du projet gouvernemental sur l’accès à l’université.

Sur ce dossier tout aussi sensible que la réforme du Code du travail, le premier ministre n’avait laissé aucun élément de communication au hasard.

Quelles étaient les promesses du candidat Macron ?

Sujet tabou depuis les années 1970, l’accès « pour tous les bacheliers » au premier cycle universitaire, inscrit dans le code de l’Éducation, avait fait l’objet de promesses du candidat Macron lors de la campagne présidentielle.
Un article du monde d’avril 2017 en fait état : "Emmanuel Macron (...) en faveur de la mise en place de prérequis à l’entrée du premier cycle : « Pour une licence en sciences, ces prérequis pourront être des acquis minimaux en mathématiques, en sciences physiques ou en sciences de la vie et de la terre », explique-t-il dans son programme. « Un lycéen ne disposant pas de ces prérequis pourra s’inscrire après avoir comblé ses lacunes, par des cours d’été ou par la validation de modules universitaires », envisage le candidat d’En marche !,qui veut créer 100 000 places « dans de nouvelles filières courtes professionnalisantes proposées par les lycées, les universités, les établissements consulaires en lien avec les branches professionnelles ».
Effectivement le gouvernement fait ce qu’il a dit !

Et, Le SUNDEP Solidaires continuera de défendre une université ouverte à toutes et tous et CONTRE le tirage au sort.. Et avec SUD Éducation, le SUNDEP Solidaires l’a fait savoir au Conseil Supérieur de l’Éducation le 9 novembre :

"Le CSE (Conseil supérieur de l’éducation) réuni ce jeudi 9 novembre en présence de Mme Frédérique Vidal s’est majoritairement prononcé contre le texte instaurant la sélection à l’entrée de l’université présenté par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les représentantes de SUD éducation et de Solidaires ont voté contre ce texte qui constitue une régression pour les droits des étudiantes et étudiants.

Mme Vidal n’a su répondre aux objections des organisations syndicales que par un sophisme, accusant les syndicats défenseurs d’une université ouverte à toutes et tous d’être partisans du tirage au sort.

Dire cela c’est refuser de répondre sur l’essentiel : le tirage au sort, comme la sélection, est la conséquence du manque de moyens et donc de places ouvertes. En effet, il manque déjà l’équivalent de trois universités en France pour accueillir l’ensemble des bacheliers et bachelières alors qu’ils et elles seront entre 40 et 50 000 de plus l’an prochain. Pour SUD éducation, la solution n’est donc ni le tirage au sort, ni la sélection mais bien de mettre fin à une pénurie organisée (...)".

Tout comme SUD Éducation, le SUNDEP Solidaires est très attaché au libre accès à l’université et s’attachera dans les semaines qui viennent à construire des mobilisations unitaires contre ce recul qui accentue les phénomènes de sélection sociale.
Des manifestations sont prévues dans toute la France le 16 novembre.
ci-joint ci-dessous le communique de SUD Éducation.

« Le savoir scolaire a un statut particulier en France, explique Annabelle Allouch, maître de conférences en sociologie à l’université de Picardie. La demande d’école est donc très forte dans toutes les catégories sociales. Si on ferme la porte de l’université, on refuse à une partie de la population toute mobilité. Cela créerait une crise de confiance envers les institutions. »
cf. article du Monde du 2 novembre 2017 ci joint