Rythme scolaire : le petit bout de la lorgnette ?

lundi 12 juin 2017


Notre objectif au SUNDEP Solidaires est la réussite de TOUS les élèves.

Or voter un projet de décret concernant la modification des rythmes scolaires est non advenu.

Réformer les rythmes scolaires nécessite une réflexion plus large sur l’école avec :

• La réduction les effectifs par classe.
• Des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche…
• La possibilité d’un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives.
• La différenciation entre le temps de travail des PE (professeur-e-s des écoles) devant élèves et le temps d’enseignement pour les élèves (18 h devant élèves + 6 h de concertation, travail en équipe...) sans porter atteinte au principe de polyvalence qui permet une vision globale du fait éducatif.
• Plus de PE que de classes, plusieurs PE par groupe d’ élèves, renforcement du travail en équipe, regards croisés sur les élèves et les pratiques…
• La différenciation de l’organisation du temps et des activités scolaires selon l’âge des enfants.
• Une formation à la hauteur des attentes des personnels.

Le Conseil Supérieur de l’Education (CSE) s’est déroulé en présence du Ministre de l’Education nationale, M. Blanquer.

Voici les extraits du communiqué SUD Education et de l’Union syndicale Solidaires, (2 membres) au CSE du 8 juin :

En premier lieu nous tenons à dire que nous trouvons inacceptable cette méthode qui consiste à imposer en urgence , à un mois de la fin de l’année scolaire, un texte qui engendre des possibilités de réorganisation du temps scolaire, sans concertation des personnels alors que les mesures dérogatoires prévus par ce texte vont impacter leurs conditions de travail et d’exercice, sur les familles mais également sur les personnels en charge des activités périscolaires et les personnels municipaux qui travaillent dans les écoles.

Avant même que le texte soit publié, plusieurs municipalités ont déjà annoncé qu’elles modifiaient les organisations hebdomadaires des écoles unilatéralement dans un total déni de démocratie.

Ce nouveau texte dérogatoire à la réforme des rythmes scolaires ne revient sur la réforme en elle même.

A quelques semaines des élections, ce décret tombe à pic pour ajourner une nouvelle fois un véritable bilan de cette réforme des rythmes pourtant annoncé à plusieurs reprises en vain par le précédent ministère.

Pourtant cette réforme des rythmes scolaires est un échec manifeste. Elle a été contestée de toute part.
Le bilan est catastrophique tant pour les enseignant-e-s que pour les élèves : emplois du temps aléatoires, amplitude horaires augmentée, confusion entre périscolaire et scolaire, municipalités intrusives avec les PEDT, fatigue accrue pour les élèves et les personnels...

À force de dérogations et de multiples aménagements territoriaux, qui ont surtout visés à faire faire des économies aux collectivités locales pour l’organisation des activités périscolaires , cette réforme a semé une grande confusion, sans bénéfice ni pour les élèves ni pour les personnels, bien au contraire.

Ce texte est donc une énième dérèglementation qui renouvelle les possibilités d’allègement des semaines en raccourcissant les vacances et en créant un cadre horaire global sur l’année, ce qui va vers l’annualisation du temps de travail des personnels comme c’est déjà le cas pour les remplaçant-e-s. Cela permet aux communes d’adapter le calendrier des vacances scolaire et renforce la territorialisation de l’école au détriment de l’égalité des élèves et des personnels sur le territoire.

Ce nouveau décret dérogatoire ne peut qu’accentuer les différences territoriales et les inégalités.

C’est pourquoi nous voterons contre ce nouveau décret dérogatoire qui ne revient pas sur le fond de la réforme Peillon des rythmes scolaires dont nous continuons de revendiquer l’abrogation et son remplacement par une autre réforme, radicalement différente, dans l’intérêt des élèves, des personnels, et de l’école.

Réformer les rythmes scolaires nécessite une réflexion plus large sur l’école avec :
• La réduction les effectifs par classe.
• Des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche…
• La possibilité d’un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives.
• La différenciation entre le temps de travail des PE (professeur-e-s des écoles) devant élèves et le temps d’enseignement pour les élèves (18 h devant élèves + 6 h de concertation, travail en équipe...) sans porter atteinte au principe de polyvalence qui permet une vision globale du fait éducatif.
• Plus de PE que de classes, plusieurs PE par groupe d’ élèves, renforcement du travail en équipe, regards croisés sur les élèves et les pratiques…
• La différenciation de l’organisation du temps et des activités scolaires selon l’âge des enfants.
• Une formation à la hauteur des attentes des personnels.

Nous, au niveau du sundep solidaires, nous dénonçons « Le renforcement de l’autonomie »

c’est le renforcement de la concurrence entre établissements. C’est le marketing qui l’emporte toujours au détriment de l’intérêt des élèves.

De plus, cette augmentation de l’autonomie favorise la concurrence entre les enseignements public et privé.

Dans l’enseignement privé, les chefs d’établissement prétextent de cette autonomie pour s’éloigner de la contrainte des horaires officiels et du contenu des programmes.

Ainsi, dans un texte qui définit les statuts des chefs d’établissement de l’enseignement catholique, se trouve cette déclaration : « L’école catholique propose à tous son projet éducatif spécifique et ce faisant elle accomplit dans la société un service d’intérêt général ». Ceci prouve une grave confusion entre les notions de « service public » et « service d’intérêt général ». La situation est encore plus problématique dans l’enseignement privé qu’il n’existe pas de conseils d’administration et que les conseils pédagogiques fonctionnent difficilement.

De ces faits, les chefs d’établissement se sentent autorisés à imposer leurs décisions aux équipes d’enseignant-e-s.

Résultats du vote des organisations syndicales (enseignement privé/public confondu) du premier degré sur le projet de décret « rythmes » :

CONTRE : 35 (SE-UNSA, SUD, SNUDI-FO)
• POUR : 21 (SNUipp-FSU, SNE)
• ABSTENTION : 1
• REFUS DE VOTE : 15 (SGEN-CFDT, CGT)

Le projet de décret n’a pas été adopté.