AGIRC ARRCO : toujours le blocage du Medef

samedi 9 mars 2013


Les négociations sur les régimes Arrco et Agirc, entre organisations syndicales et Medef, réunis le 7 mars sont toujours dans l’impasse du fait de l’attitude du Medef.

Le Medef, qui sait si bien revendiquer le « dialogue social », est responsable du blocage, depuis des semaines, des négociations sur les régimes complémentaires de retraite AGIRC et ARRCO qui rappelons-le sont déficitaires.

En effet dans les discussions le patronat n’avance qu’une seule solution : faire payer les retraités !

Pour 2013, le Medef proposait une hausse limitée à 0,5 % pour les pensions Agirc, qui sont versées aux seuls cadres retraités. À l’Arrco, qui concerne tous les salariés à la retraite, la revalorisation serait de 0,8 %. Dans les deux cas, ce serait moins que l’inflation, qui devrait être de 1,8 % cette année. Autrement dit, les 11 millions de pensionnés du privé verraient leur pouvoir d’achat reculer en 2013 !

Pour 2014 et 2015, la proposition du Medef était de désindexer les pensions par rapport à l’inflation, en enlevant 1% au taux de l’inflation chaque année.

Les organisations syndicales, unies sur ce point, proposent, elles, une augmentation des cotisations patronales. C’est la condition préalable à toute discussion pour l’ensemble de ces organisations.

Or le Medef refuse pour l’instant toute avancée dans ce sens. Tout au plus le Medef consentirait à une très faible hausse du « taux d’appel » de ces cotisations (qui ne permet pas aux assurés d’acquérir des droits, à la différence du taux contractuel), mais sous la condition que le niveau global des prélèvements reste constant, c’est se moquer du monde !

Devant l’opposition de tous les syndicats, le Medef se tourne vers le gouvernement en essayant d’avancer l’argument de la désindexation des pensions dans les prochaines discussions sur le régime général des retraites.

Un accord syndicats/Medef dans les négociations sur l’Agirc/Arrco serait en effet la « première pierre du chantier » de la réforme des retraites. Cela réduirait le déficit prévisionnel de l’ensemble des régimes à l’horizon 2020. Et cela permettrait à l’Etat d’appliquer les mêmes remèdes pour le régime général du privé et pour les retraites des fonctionnaires.
C’est sur ce point que la désindexation partielle des retraites, est un élément important sur lequel les syndicats ne doivent pas céder. D’autant que le gouvernement réfléchit à l’appliquer différemment selon les ressources des retraités (en s’appuyant sur les seuils qui existent déjà pour la CSG).