Convention collective des PSAEE : le patronat de l’enseignement privé tente le passage en force

mercredi 17 octobre 2012


Depuis plusieurs années le patronat de l’Enseignement Privé a entrepris de casser tout le système des garanties collectives.

L’objectif est assez transparent :

  • aligner les conditions de travail et de rémunération par le bas, diviser les salariés en les opposant, entre catégories et en imposant une individualisation des carrières et des rémunérations
  • mettre en place des dispositions qui ne valorisent plus la compétence professionnelle, mais renvoient chacun à une polyvalence facteur de précarisation et de sous-rémunération.

On est dans une gestion sociale cynique, très loin de la morale que les mêmes responsables patronaux professent à l’occasion pour justifier leurs décisions.

Chantage salarial

Les employeurs, pour vendre leur projet de convention collective, soumettent les salariés à un chantage inacceptable. Ils proposent une augmentation salariale pour lever les oppositions :

  • soit de 2.25% aux seuls salariés qui appartenaient à l’ancienne catégorie « personnels d’éducation » avant le 10 novembre 2010 (ou maintien sur choix individuel du nombre de jours de congés payés).
  • soit une augmentation de 1,5% pour tous les salariés.

Les « personnels d’éducation », qui perdraient le plus (mais les autres ne sont pas épargnés) se voient « achetés » par la proposition de revalorisation ... qu’ils seraient alors les seuls à toucher !
S’ils ne veulent pas se mettre à dos tous leurs collègues, ils sont sommés d’accepter la proposition générale, moins intéressante...

« Egalisation » des temps de travail

Le discours patronal affirme une volonté de « justice », là où sa proposition ne fait qu’égaliser par le bas des horaires qui sont la résultante de métiers différents.

« Les six temps de travail » sont ramenés à deux :

  • 51 jours de congés payés (1470 h de travail annuel effectif) pour les personnels en interaction pédagogique et/ou éducative devant élèves ;
  • 36 jours de congés payés (1558 h de travail annuel effectif) pour les autres personnels et les cadres.« L’intersyndicale avait avancé, elle, la proposition de 1429 heures ( »famille vie scolaire« ) et de 1517 heures ( »famille support"), qui repartait des temps de travail actuels de la catégorie la plus nombreuse. Cette proposition a été balayée.

Les personnels d’éducation des catégories 1, 2 et 3 devraient donc faire 41 h de plus !

Et ceux passés cadres devraient assurer 1558h de travail annuel effectif...

Catégories d’origine Temps de travail effectif annuel Catégorie de reclassement Nouveau temps annuel
Personnels des services administratifs et économiques 1610 h Personnels « support » 1558 h
Agent spécialisé des écoles maternelles (ASEM) 1470 h Vie scolaire 1470 h
Personnels d’éducation cat 1, 2, 3 1429 h Vie scolaire 1470 h
Personnels d’éducation cat 4 1546 h Vie scolaire 1470 h *
Personnels d’éducation cat 5 1558 h Vie scolaire 1470 h *
Documentalistes de droit privé (OGEC) 1505 h Vie scolaire 1470 h

* sauf cadres : 1558 h

Diverses suppressions des « avantages » sociaux

  • Suppression de l’Indemnité de résidence, du Supplément familial.
  • Remise en cause de la gratuité des repas pour les personnels de cuisine, de service de ces repas : ils seraient pris en charge forfaitairement uniquement pour 2,25 €.
  • Pause repas : celles de ¾ heures seraient désormais non rémunérées.
  • Suppression des « semaines à zéro heure » : personnels d’éducation comme ASEM pourraient se voir imposer le travail pendant les vacances scolaires.
  • Carence en cas d’arrêt maladie : passage à 3 jours alors qu’actuellement le maintien du salaire par l’employeur est de à 100 % dès le 1er jour d’arrêt de travail (après un an d’ancienneté).

La CFDT, la CFTC, le SPELC viennent d’organiser une manifestation à Paris le 6 octobre pour contester le projet de nouvelle convention collective que veut imposer le collège employeur. Ils oublient de mentionner leur responsabilité quand ils ont ouvert la brèche en signant le texte instituant les nouvelles reclassifications.

Le Sundep- SOLIDAIRES réclame de revenir aux grilles de salaire et s’accorde sur le refus pur et simple de cette nouvelle convention collective qui supprime tous les avantages acquis du personnel déjà bien défavorisé.


Voir en ligne : Source : Sundep Sud-Est