Le ministre de l’Education Luc Chatel répond à la grogne de l’enseignement catholique

jeudi 21 avril 2011


Cet enseignement catholique qui juge « intenable » la suppression de 1 500 postes à la rentrée.

Cadeaux sur cadeaux financiers, l’enseignement catholique veut toujours plus !

Invité à Toulouse par l’enseignement catholique, le Secrétaire Général de l’Enseignement catholique Erice de Labarre, continue de « dénoncer les suppressions de postes dans le privé sous contrat » ; il fustige surtout l’absence de la manne espérée par le vote de l’amendement Carle voté au Sénat, accordant au privé sous contrat une rallonge budgétaire de 4 millions d’euros, que l’enseignement catholique voulait traduire en « postes ».

Pour Luc Chatel, qui a reçu « les responsables de l’enseignement catholique, comme les représentants des organisations syndicales et des représentants de l’Éducation nationale », « l’enseignement catholique, plus largement l’enseignement privé sous contrat, représente 20% de l’enseignement, il fait partie intégrante du service public de l’Éducation :
20% cela veut dire 20% des moyens, 20% des postes et 20% des retraits de postes quand il y a des retraits de postes ; si j’avais appliqué cette règle à la lettre, avec 16 000 suppressions de postes, il y aurait eu 3 200 suppressions de postes dans l’enseignement privé sous contrat [...] nous n’avons pas supprimé 3 200 postes, nous avons tenu compte des spécificités de l’enseignement privé sous contrat, en particulier l’enseignement catholique, le fait qu’il n’y a pas de professeurs remplaçants, le fait que tous les professeurs soient bien devant les élèves, le fait que certains postes n’existent pas dans l’enseignement catholique, nous les avons déduits, ce n’est pas 3200 postes que nous retirons mais 1533, soit moins de 10% de l’effort, je considère qu’on a pris en compte la spécificité de l’enseignement catholique , mais qu’il doit participer, il le fait d’ailleurs, à l’effort pour nos finances publiques voulu par Nicolas Sarkozy. »

Effectivement le ministre calcule... comme nous l’avions fait !

Par contre comment ne pas réagir aux allusions une fois de plus :

  • aux TZR du public, que le Ministère supprime, préférant faire appel à « Pôle Emploi » pour des remplaçants fussent-ils sans compétences pour l’enseignement, l’important pour les parents électeurs n’est-ce pas de faire avant tout du « gardiennage » ? Dans le privé sous contrat ce corps de professeurs n’existe pas et ce sont des étudiants en cours de formation Master ou préparant des concours, ou des précaires « galérant » souvent depuis plusieurs années, qui sont professeurs remplaçants,
  • les professeurs qui ne sont pas devant élèves : le fantasme !? Car les CEMEA, la JPA, tous les organismes participant à l’éducation des enfants, sont bien agréés et doivent fonctionner avec des éducateurs de l’Éducation nationale ; rappelons que nombre de postes ont été supprimés !
  • les postes qui n’existent pas (payés directement par l’État) : infirmières, psychologues et médecins scolaires, CPE, Conseillers d’orientation, etc. et bien sûr les heures de laboratoire ainsi que les heures de coordination disciplinaires qui ne sont pas prises en compte dans les DGH délivrées par les recteurs ! Ce sont aussi des postes que peuvent occuper les collègues qui enseignent dans des conditions si difficiles qu’ils « craquent »... Nous savons bien que dans le privé sous contrat, nous n’avons pas de solution en dehors des congés de maladie ! Mais là aussi le ministre envisage peut-être des licenciements...?

Enfin, l’enseignement catholique est indécent de réclamer toujours plus (tiens un slogan connu... sauf pour les salaires bien sûr !) plus de financements, plus de subventions, plus d’avantages de toutes sortes... sur le dos de l’enseignement public !

Mais on est en période électorale et le gouvernement, qui a, pour les écoles, souvent laissé passer les cantonales, n’ose pas affronter les colères qui montent des parents et des acteurs de l’enseignement public...

Mais où vont passer les 4 M€ ? à quoi seront-ils donc utilisés ?
Nous suivrons les 4 M€ à la trace...


Voir en ligne : LCI - Luc Chatel est l’invité politique de Christophe Barbier