Un pas de plus vers la fin des statuts : la fin de l’heure de cours ?

lundi 24 janvier 2011


Multiplication des (petits) cours, augmentation des tâches des enseignants, le tout en toute illégalité ou en marge de la légalité ? C’est possible avec la fin de l’heure de cours dont la généralisation est certainement dans les projets du ministère .

Pourquoi « illégalité » ? Si un aménagement de la durée de cours est légalement possible, il est strictement réglementé : ce n’est réalisable que dans le cadre d’une expérimentation pédagogique déclarée, validée et évaluée par les rectorats .

Or, dans de nombreux établissements privés sous contrat, les établissements qui imposent des séquences de cours de 45 ou 50 minutes, ne sont apparemment pas déclarés « expérimentaux » ... mais cette durée de cours est tacitement approuvée par les services rectoraux, laissant souvent les enseignants démunis .

Des chefs d’établissement, se posant en pédagogues, imposent en fait une flexibilité de l’emploi du temps et une surcharge de travail pour les enseignants : ils en font une « vitrine » pour l’établissement, créant des ateliers, options, voire des dédoublements de classes.

Pour le SUNDEP Solidaires :

 chaque élève ne bénéficie pas des heures correspondant aux programmes officiels de l’Education Nationale (faire le programme en 3 fois 45 minutes ou en 3 heures n’est pas pareil !)
 on impose aux enseignants des horaires et des groupes d’élèves variables (voire des élèves qu’il ne connaît pas !) : comment prendre en compte un accident de trajet si celui-ci ne correspond pas au document établi pour le rectorat et signé de l’enseignant ? Quelle responsabilité pour l’enseignant dans des groupes variables si ceux-ci ne sont pas dûment déclarés auparavant ?
 c’est un moyen de contournement des mesures de dotation horaire établissement sur le dos du travail des enseignants

Sans compter le décompte et décompte des « minutes dues » :
18 x10 minutes = 180 minutes , soit 3 heures mais ce ne sont pas des heures mais des séquences de cours ; ces 180 minutes seront donc 4 x 45 minutes ; l’enseignant fera donc dans son emploi du temps 22 séquences de 45 minutes, soit une à deux demi-journées supplémentaires .
18 x 5 minutes = 90 minutes soit une séquence de 50 minutes et une de 40 minutes qui devient de fait 50 minutes : comment vous « chipoteriez » pour 10 minutes ?
mais 10 minutes x 36 semaines de cours = 360 minutes soit 6 heures !

Et pourquoi pas... rajouter par là-dessus une annualisation ?

Outre l’alourdissement de l’emploi du temps, ces séquences imposées « en plus » donnent également du travail personnel de préparation, correction, concertation supplémentaire bénévole  : de fait le service enseignant n’est plus de 18 heures pour les certifiés, AE, PLP ...

Rappelons que les enseignants participent aux conseils de classe, rencontrent les parents, corrigent et évaluent écrits et oraux, se forment, remplissent moult bulletins et dossiers, et que ces tâches se font en plus de leur horaire de cours : rappelons également que l’équivalence heure de cours -heure de travail pour les caisses de « chômage » est de trois heures de travail pour une heure de cours par arrêté du 29 avril 1981 pour la détermination de la durée du travail exigée pour l’ouverture du droit à allocation .

N’oublions pas que le privé sous contrat semble inspirer le Ministère pour l’enseignement public, aux dépens de ce dernier à notre avis, nous qui nous battons dans notre milieu professionnel pour qu’une réglementation mette fin aux abus de l’arbitraire et de la non-transparence !

Le SUNDEP-Solidaires est fermement opposé à la dérèglementation des services des enseignants !