L’enseignement catholique propose « de nouvelles obligations réglementaires d’horaire de service des enseignants » et estime insuffisant le financement public !

jeudi 30 septembre 2010


Le Secrétaire Général de l’Enseignement catholique Eric de Labarre a tenu sa conférence de presse de rentrée le mardi 28 septembre .

Après s’être félicité des effectifs de rentrée (qui voit la chute d’effectifs en premier degré entayée à - 196 élèves ), il en arrive au « nerf de la guerre » : les financements publics et les emplois enseignants .

 Les financements publics :

Eric de Labarre se base sur les chiffres de la FNOGEC* pour présenter l’enseignement catholique comme une entreprise de 134 000 enseignants et 80 000 salariés, soit un total de 210 000 personnes travaillant dans l’enseignement catholique, et un « chiffre d’affaires » de 10 milliards d’euros dont 7 viennent de fonds publics et 3 de fonds privés .
 Il estime le financement public insuffisant tant pour les équipements que pour les investissements immobiliers et estime le besoin supplémentaire de 250 millions d’euros en priorité pour les écoles ...

Commentaire SUNDEP Solidaires :

 il est inadmissible de présenter les enseignants agents de l’Etat comme « membres d’une grande entreprise » qui auraient donc des devoirs liés à une entreprise privée mais pas l’ensemble des droits correspondants !
Nous verrons plus loin que le secrétaire général de l’enseignement catholique se prendrait bien pour le ministre de l’Education Nationale bis et les « patron de tous les enseignants » !

 Si la notion d’entreprise et de chiffre d’affaires est pour nous incompatible avec le service public et l’Education Nationale, les chiffres annoncés tranquillement sont faramineux : 7 milliards sur 10 viennent des fonds publics et cela ne suffit pas !
Quand l’enseignement catholique réclame des investissements immobiliers, il ne dit pas un mot du patrimoine immobilier encore plus faramineux qu’il veut garder de droit privé, mais entretenu et rénové par l’Etat !!
L’enseignement catholique exige toujours plus de financements publics mais manifeste toujours la volonté d’échapper aux devoirs correspondants, à la transparence et la nécessité de rendre des comptes ...

 Les emplois enseignants

Eric de Labarre annonce dans les années à venir dès 2011 des suppressions de postes de 1500 à 2500 postes par an ; pour lui, le redéploiement effectué dans les années précédentes entre académies « excédentaires » et « déficitaires » sera insuffisant et toutes les académies seront touchées ; E. de Labarre menace même de fermer 1000 écoles, 100 collèges, 70 Lycées ...
Alors l’enseignement catholique fait des propositions et annonce qu’il va faire du lobbying auprès des députés et sénateurs :
 Diminuer le nombre d’heures de cours des élèves
 Donner aux chefs d’établissements la liberté de vraiment gérer leurs dotations horaires globales, en utilisant leurs budgets selon leurs besoins
 Développer la formation à distance dans certaines matières
 Diminuer le nombre d’options
 Regrouper des matières connexes
 Lancer une réflexion avec le gouvernement sur de nouvelles obligations réglementaires d’horaire de service des enseignants ( et pourquoi pas, l’annualiser )

Commentaire SUNDEP Solidaires :

 si le principe de parité public/privé, institué par la loi Debré de 1959 avait été appliqué, ce sont environ 3 200 postes qui auraient dû être supprimés pour 16 000 suppressions dans le public. L’enseignement catholique réclame la parité quand ça l’arrange ...

 Ces gens-là ne doutent de rien quand ils prétendent déterminer les obligations de service des enseignants sous contrat, agents de l’Etat dont les obligations de service sont celles de leurs collègues du public et donc de tous les enseignants de l’Education Nationale : voilà encore des zélateurs des contre-réforme !

C’est avec nos collègues du public que nous pourrons résister et nous battre pour l’Education Nationale et notre métier