L’État se préoccupe de ses précaires... tout en en recrutant de plus en plus !

mardi 28 septembre 2010


Des négociations sont engagées au ministère de la Fonction publique pour les « non-titulaires », qui devraient aboutir à un nouveau décret destiné à « cadrer » les recours aux précaires.

Un membre du SUNDEP est partie prenante de la négociation dans la délégation de Solidaires.

Bien loin des déclarations de N. Sarkozy en janvier 2010, il ne s’agit pas de la part du pouvoir de lancer un plan de titularisation, alors que le nombre de précaires ne cesse de croître : à Solidaires nous analysons que, entre 2004 et 2008, pour plus de 170 000 emplois de titulaires supprimés, 44 000 non titulaires ont été recrutés dans l’ensemble des trois fonctions publiques (d’État, hospitalière et territoriale).

La fameuse (et fumeuse !) formule du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite est à réécrire : sur 4 fonctionnaires partant à la retraite, un seul est embauché comme titulaire, et un autre comme précaire !

La stratégie du pouvoir est claire : précariser au maximum la Fonction publique pour la flexibiliser, gagner sur les coûts… et soumettre ses membres trop rétifs.

Dans ce cadre, la négociation envisagée est biaisée : s’appuyant sur les « besoins » des administrations, elle vise uniquement à rationaliser les procédures de façon à éviter les recours juridiques, et à mieux présenter les injustices les plus voyantes.

Pourquoi alors participer ? Parce qu’au quotidien la situation des précaires de la Fonction publique est si dure que des améliorations à la marge seront déjà bienvenues.

Et puis il faut préparer l’après : en cas d’alternance politique, il sera sans doute possible d’aller plus loin pour faire aboutir nos revendications, même si nous ne rêvons pas.

Déclaration des fédérations de la Fonction publique

Vendredi 24 septembre 2010,
Première réunion du groupe de travail « Agents non titulaires »

Les organisations .de la Fonction publique, CGC, CGT, FO, FSU, UNSA, CFTC, Solidaires, CFDT, tiennent à redire les attentes des personnels sur ce chantier « agents non titulaires » qui reprend aujourd’hui, d’autant qu’elles ont toutes en mémoire les propos présidentiels de janvier dernier, envisageant des mesures de « titularisation progressive ».

Des groupes de travail ont été réunis au printemps 2009, qui devaient déboucher sur des propositions dès l’automne suivant. En juin dernier, le secrétaire d’État nous a donné rendez vous pour l’automne 2010 et nous sommes conviés aujourd’hui à de nouvelles réunions sur ce même thème.

Le programme adressé au début du mois ne reprend pas l’intégralité des thèmes annoncés en juin dernier puisque le chapitre « conditions d’accès à l’emploi titulaire » devait faire partie des travaux et qu’il n’apparaît même pas dans le calendrier.

Nous constatons, pour le dénoncer, que le document remis pour cette première réunion ne tient pas compte des travaux menés antérieurement.

Construit sur les « besoins des administrations », il développe un point de vue unilatéral, de nature purement gestionnaire, et n’interroge pas sur les risques d’exposer les agents à une « indispensable souplesse ».

Il ignore les engagements pris de lutter contre les abus. Il ne s’agit plus de faire respecter le droit mais de l’adapter aux pratiques des administrations et établissements.

Dans ce contexte, les organisations s’interrogent sur les objectifs réels de ces réunions. Elles réaffirment que les emplois permanents doivent être pourvus par des fonctionnaires et que les cas de recours au contrat ne sauraient être que rigoureusement encadrés.

Porteuses des revendications des personnels, et entendant négocier sur la base de ces revendications, elles exigent que des réponses soient apportées sans délai à leurs interrogations.